VICTIME OU ACTRICE DE TA VIE ? L’HISTOIRE D’UN DéCLIC LIBéRATEUR

Quand l’émotion prend le dessus

Hier, j’échangeais avec une amie sur sa situation professionnelle compliquée. Elle me racontait la pression constante, le manque de bienveillance, les injustices. Tout en l’écoutant, je lui partage un souvenir :
« Je comprends. Moi aussi, j’ai ressenti une forte injustice au travail, pendant ma dernière grossesse. J’en suis même venue à croire que c’est à cause de mon employeur que j’ai accouché prématurément. »

Et puis, une fois le téléphone raccroché… déclic. Un éclair de lucidité me traverse : non, ce n’est pas lui qui est responsable de ce que j’ai ressenti profondément à cette époque. Ce n’est pas lui qui a généré mes émotions. C’est moi qui ai vécu cette période dans la peau de la victime.

Dix ans que je portais cette croyance. Dix ans que je revivais l’histoire avec la même lecture, sans jamais remettre en question la posture émotionnelle que j’avais adoptée à ce moment-là. Et d’un coup, tout bascule. Une autre perspective s’ouvre. Et avec elle : le soulagement.

Le déclic libérateur

J’ai voulu vous partager cette expérience pour vous montrer à quel point nos émotions, lorsqu’elles sont intenses et douloureuses, peuvent nous enfermer dans une vision figée.

Quand on vit une situation difficile, il est naturel de chercher un 'responsable'. Cela donne un cadre, une logique, parfois un certain soulagement. Mais cela peut aussi nous maintenir dans une posture passive. Et sans nous en rendre compte, nous glissons dans le rôle de victime.

Ce rôle, même s’il peut sembler protecteur sur le moment, finit par nous éloigner de notre pouvoir intérieur. Il entretient la douleur, fige les perceptions, empêche la guérison.

Reprendre le pouvoir sur son histoire

Mais voici la bonne nouvelle : nous avons le choix. Nous pouvons décider de regarder une situation autrement. Nous pouvons accueillir nos émotions sans nous y noyer. Nous pouvons sortir de la tempête émotionnelle pour reprendre la main sur notre histoire.

Voici deux outils concrets qui peuvent t’aider à amorcer ce changement de posture :

1. L’écriture consciente

Pose-toi ces questions sur papier :

  • Qu’est-ce que j’ai ressenti exactement dans cette situation ?
  • Qu’est-ce que cette émotion dit de mes besoins non comblés ?
  • Quelle part de moi a choisi cette réaction, même inconsciemment ?
  • Qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui pour répondre à ce besoin autrement ?

Écrire permet d’objectiver, de comprendre, de transformer.

2. L’ancrage corporel pour sortir de la réaction automatique

Quand tu sens une émotion t’envahir et te replonger dans le rôle de victime, pratique un ancrage simple :

  • Mets-toi debout, pieds bien ancrés au sol.
  • Inspire profondément, expire lentement.
  • Rappelle-toi un moment où tu t’es sentie forte, libre, actrice de ta vie.
  • Laisse ce souvenir t’imprégner physiquement, visuellement, émotionnellement.

Cet ancrage peut devenir un réflexe pour te reconnecter à ta puissance.

Sortir du rôle de victime, ce n’est pas excuser les autres ou nier les faits. C’est juste reprendre la responsabilité de ce que l’on ressent et de ce que l’on choisit d’en faire.

Et ça change tout.